par Marie-Claude Reimann
À 16 ans quand j’ai quitté le mouvement scout parce que j'étais rendu au bout du bout de cette aventure, rien ne prédisait que je ferais un « come-back » avec mes « skills » de Loutre Pétillante 25 ans plus tard.
J’avais donné, j’avais fait ma part, j’avais adoré le mouvement auquel je crois encore beaucoup cependant la portion inconfortable de la vie de camping en forêt était moins ma tasse de café, disons. Oui j’ai bien essayé de rester ouverte et d’aimer les nuits à avoir froid dans une tente qui prenait l’humidité, à laver ma gamelle avec du sable et à essayer d’allumer un feu sous la pluie et là je vous épargne mes duels avec les maringouins. Bref, à la fin de ma dernière année d’éclaireuse, la Marie-Claude de 16 ans avait décidé de prendre sa retraite du camping, jusqu’à il y a 4-5 ans, une petite bulle a monté au cerveau de mon époux (Éric le méri).
Un excédent de « banques de vacances » nous a donné une envie de longue course en sentier et de plein air alors au lieu de réserver notre séjour en AirBnb dans le Vermont Éric m’a proposé d’investir sur un attirail de camping rudimentaire (en gros : tente, matelas gonflable, glacière et chasse-moustique) et de partir à l’aventure. Mon méri n’avait jamais vraiment campé et moi bien j’étais plutôt rouillée, mais apparemment le camping c’est un peu comme le vélo ça ne se perd pas.
C’est donc par une chaude et très humide semaine du début août que j’ai renoué avec le plaisir de camper et transmis mes maigres connaissances en la matière à mon conjoint. Somme toute, ça s’est très bien passé, à l’exception de la visite d’écureuils qui ont vidé notre réserve de chocolat. (Saviez-vous que des écureuils sur le sucre ça peut être vraiment très drôle et pas vraiment reposant, moi je ne le savais pas. Mais bon je n’ose imaginer si un ours était tombé sur notre réserve avant les écureuils, je ne serais peut-être plus ici pour vous raconter cette histoire.)
La même année nous avons renoué l’expérience camping rudimentaire quelquefois et c’est presque à la fin de notre première saison de vieux nouveaux campeurs qu’on a débuté nos recherches pour avoir plus de confort, c’est-à-dire, une petite roulotte légère avec mini salle de bain et cuisine pour pouvoir profiter un peu plus longtemps de la saison. Nous avons réalisé qu’on aimait vraiment cette façon de décrocher de nos horaires chargés, cette proximité avec la nature, de vivre avec le soleil et la lumière naturelle, de prendre le temps parce que oui tout prend plus de temps en camping. Tout est un peu plus compliqué et plus long et demande une certaine planification et économie d’énergie, ce qui est complètement à l’opposer de mon 7 à 4 métro-boulot-dodo et rebelote.
Avec l’achat de notre première roulotte, on a mis le doigt sur quelque chose, on venait d’ouvrir une porte à l’aventure (de façon douillette), aux nouvelles découvertes, à la rencontre d’un mode de vie plus lent à peaufiner notre apprentissage du lâcher-prise.
Terminer pour nous les vacances où on a besoin de vacances pour se remettre de nos vacances. Le camping m’a fait ralentir et apprécier les choses simples, les choses que l’on retrouve dans notre environnement, que l’on apprécie à notre rythme et gratuitement. Étonnamment le room-service ne me manque même pas, je n’ai plus la peur de manquer la visite d’un site touristique ou du meilleur restaurant par manque de temps. En fait, les endroits et les sentiers les moins explorés sont ceux qui me fascinent et m’attire le plus depuis que je suis devenue une nomade du week-end. Pour moi il n’est plus question (pour l’instant) de grand voyage ou on enchaine les visites. Je m’abreuve plutôt de la capture de moment qui restera ancrée dans ma mémoire pour très longtemps.
Si comme nous vous avez envie d’essayer cette façon de voyager, de décrocher et de ralentir le temps, voici bien humblement 6 conseils pour vous lancer et débuter votre vie de nomade à temps partiel (et peut être un jour à temps plein):
- N’attendez pas le bon moment, il ne viendra peut-être jamais, il faut le provoquer. Je le dis souvent, la perfection est l’ennemi du bon, il faut agir maintenant même si ce n’est pas parfait. Après coup, les aventures imparfaites sont la base de parfaites anecdotes à raconter.
- Commencez petit, nul besoin d’aller loin, de faire des séjours très longs, ni d’avoir l’équipement à la fine pointe de la technologie pour débuter. La location d’équipement ou l’emprunt est une belle option. Il faut garder ça simple toujours.
- Il n’y a pas de mauvais plan, soyez juste réaliste et flexible dans vos attentes. On a appris à ramper avant de courir alors oui il possible que vos premières expériences soient un peu difficiles (insérez ici mon histoire d’écureuils voleurs de chocolat), mais les petits détours et défis deviendront votre bagage et vous aideront à vous propulser dans une plus grande et encore toujours plus belle aventure. N’hésitez pas à demander l’aide à d'autres campeurs, on est tous du très bon monde et on a tous débuté en étant débutants!
- Restez ouvert, ne vous limitez pas à explorer certains endroits uniquement. Au début on se cherche un peu comme campeur et le terrain de jeu peut être aussi proche que loin, les possibilités sont à l’infini (lieux, saisons, thématiques…) et vous allez voir et vivre de belles choses et faire de belles rencontres partout.
- Combinez l’utile à l’agréable, joignez la pratique de votre sport favori à l’aventure. J’ai renoué avec le camping parce que je voulais faire plus de course en sentier avec du dénivelé. Si vous pratiquez un sport ou avez une passion, il est très probable que votre nouveau mode de vie vous amène ailleurs dans la pratique de celle-ci.
- Bien sûr, il y a toute la portion santé et sécurité de l’expérience, ne vous mettez pas à risque de ce côté, jamais. Prenez le temps et agissez de façon sécuritaire pour vous, pour les autres, pour la nature et l’environnement. Je crois que ce conseil est le plus important de mon message.
Je suis très loin d’être une experte et j’ai encore plein de choses à vivre comme campeuse, mais j’ai trouvé plusieurs bons trucs pour me simplifier la vie. Entre autres, tout ce que nous trimbalons doit avoir une double fonctionnalité et cela s’applique aussi à mes vêtements, ainsi vous comprendrez que ma garde-robe KSL est un indispensable pour moi en camping. Le cache-cou Zoey qui se transforme en tuque et qui sert aussi à éponger la sueur au besoin n’est jamais bien loin. Les chandails Fanny en laine de mérinos, plus techniques, qui nous gardent au chaud malgré l’humidité et qui sèchent rapidement font toujours partie de l’aventure. Les manchettes de vélo qui transforment tous les t-shirts en chandail à manche longue en un rien de temps. La robe Alexe que j’enfile pour me garder au chaud après un entrainement de course à pied est aussi parfaite en fin de soirée autour du feu. La veste Maria avec sa poche pour trimbaler la trousse de secours en randonnée ou la bouteille de vin du souper (c’est selon!). Ce dernier week-end d’avril, j’ai pris une chance et j’ai apporté une nouveauté, un chandail Beth et il a fait très bonne impression dans mon tiroir de vêtements de campeuse.
En terminant, vous aurez deviné que cette bulle au cerveau que mon Éric a eu il y a 4 ans a été la prémisse de la création d’un beau grand projet, celui de devenir nomade à temps plein. Ce rêve que nous caressons est plutôt grand et déstabilisant. Il implique de se départir de pas mal de choses, mais après tout quand on le morcelle ce n’est pas si pire et c’est avec nos week-ends et nos vacances dans notre boite à sardines sur roues qu’on réalise que finalement ce rêve est peut-être plus proche de nous qu’on le pense. On a un objectif, on a une date, on sait que ça ne sera peut-être pas parfait et sûrement ardu, mais en attendant on se pratique à rêver les yeux grands ouverts!
Marie-Claude Reimann
Instagram : @marieclaudereimann